Ce propos illustre bien le rapport que l’on peut avoir avec la fête pascale. On sait qu’elle existe, on la partage mais on n’en connait pas souvent l’origine si bien qu’on est souvent enclin à la célébrer « en mémoire de… ».
Essayons de faire un récapitulatif de ce que nous savons de cette fête pour en tirer une connaissance définitive et utile à notre croissance spirituelle. Sur quoi se fonde la Pâque que les chrétiens célèbrent ?
La Pâque est évoquée pour la première fois dans l’Ancien Testament:
Exode, 12 :3 –« Parlez à toute l’assemblée d’Israël, et dites: Le dixième jour de ce mois, on prendra un agneau pour chaque famille, un agneau pour chaque maison (…) Exode, 12 :7 – On prendra de son sang, et on en mettra sur les deux poteaux et sur le linteau de la porte des maisons où on le mangera (…) Exode 12 :11 – Quand vous le mangerez, vous aurez vos reins ceints, vos souliers aux pieds, et votre bâton à la main; et vous le mangerez à la hâte. C’est la Pâque de l’Éternel (…) Exode, 12 :13 – Le sang vous servira de signe sur les maisons où vous serez; je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous, et il n’y aura point de plaie qui vous détruise, quand je frapperai le pays d`Égypte (…) Exode, 12 :27 – vous répondrez: C’est le sacrifice de Pâque en l’honneur de l`Éternel, qui a passé par-dessus les maisons des enfants d`Israël en Égypte, lorsqu’il frappa l’Égypte et qu`il sauva nos maisons. Le peuple s`inclina et se prosterna. »
Captifs en Egypte et esclaves, les enfants de Jacob sont sur le point d’être libérés par la toute-puissance de Dieu. En ce dernier jour de captivité, Dieu établi lui-même une célébration au sein du peuple qu’il s’est choisi ; cela afin que personne n’oublie, mais surtout en annonçant avec près de deux mille huit cents ans d’avance le sacrifice de son fils à la Croix pour sauver les Hommes de la captivité du péché.
Hébreux en parle dans des termes on ne peut plus clairs – Hébreux 11 :28: “C’est par la Foi qu’il a célébré la Pâque et versé du sang afin que le destructeur ne touche pas aux premiers-nés des Israélites.” Comment ceux qui ont mis en pratique la recommandation de Dieu, en ce moment-là, l’ont-ils fait par la Foi ?
Nous savons que la Foi est la ferme assurance des choses que l’on espère, une démonstration des choses qu’on ne voit pas (Hébreux 11 :1). Or lorsque l’Homme agit par la foi il indique qu’il est dans l’espérance paisible de celui qui va recevoir certainement. ce texte d’Hébreux nous indique simplement deux choses:
D’abord qu’en Egypte, en ce temps là, les juifs ont immolé un agneau qui était une image de l’agneau véritable : Jésus ! (Jean 1 :29).
Et ensuite que ce jour là Ils n’ont pas obtenu la promesse cachée dans le véritable agneau pascal. la sortie d’Egypte n’était que l’image de la sortie prochaine des liens de la mort.
Ainsi, quand Jésus, le jour de la Pâque réunit ses disciples dans une salle, selon Matthieu (26 :17-20), Marc (14 :14-17), Jean (13 :1-2), Luc (22 :7-13)
– Matthieu 26 : 26-28: “Pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain et prononça la prière de bénédiction, puis il le rompit et le donna aux disciples en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps. Il prit ensuite une coupe et remercia Dieu, puis il la leur donna en disant : Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance qui est versé pour beaucoup, pour le pardon des péchés“. Il dévoile le mystère de cette Pâque annoncée en Egypte et Il ouvre la porte à une célébration nouvelle – Luc 22 :19: “Faites ceci en mémoire de moi.”
Désormais, la Pâque se célèbre en mémoire de Jésus, qui allait quelques heures après être crucifié à la Croix, selon l’annonce qu’il avait lui même faite à ses disciples
– Luc 9 :22: “Il fallait que le Fils de l’homme (…) soit mis à mort et qu’il ressuscite le troisième jour.” Le terme « mémoire » en grec est anamnesis qui signifie « souvenir, retour en arrière ».
Ainsi, Jésus demanda à ses disciples de manger la chair et le sang en souvenir, en regardant en arrière pour voir ce qu’il avait fait ce jour là. Il ne s’agit plus de l’acte de Foi d’Egypte, Jésus est là Notre regard ne peut que se porter sur lui.
Les disciples ont partagé le pain et le sang durant les trois jours où Jésus n’était pas là. Cela est vrai d’autant plus qu’après sa résurrection, les disciples persévéraient dans la fraction du pain, selon Actes des Apôtres 2 :42. Ce n’était pas une célébration annuelle mais fréquente. Dans tous les cas, si la Sainte Cène a été instituée à ce moment-là en mémoire de Jésus parce qu’il allait mourir, les disciples ont pris la Sainte Cène, en sa mémoire pendant trois jours. Ils n’obtinrent pas non plus, la promesse cachée dans l’agneau pascal.
Après la résurrection, la célébration ne pouvait plus se faire en mémoire de Jésus !
En effet, sur le chemin d’Emmaüs, Jésus ressuscité partage le pain,
– Luc 24 :30-31: “Pendant qu’ils étaient à table avec eux, il prit le pain et, après avoir prononcé la prière de bénédiction, il le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent, mais il disparut de devant eux,”.
La même scène que dans Luc 22 :19. C’est pendant le repas que le pain fut brisé, à la seule différence qu’il n’y avait pas tous les disciples. Les disciples, ce jour-là n’ont pas pris la Sainte Cène en mémoire de Jésus. Jésus était bien présent; ressuscité d’entre les morts. Depuis ce jour-là, il n’a jamais cessé d’être présent
– Matthieu 28 :20: “Et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.”
Ainsi, nous ne célébrons pas Pâque en mémoire de Jésus mort, mais nous célébrons Pâque avec Jésus vivant. Quel avantage avons-nous à célébrer avec Jésus et non en sa mémoire ?
Ceux qui célèbrent avec Jésus obtiennent immédiatement la promesse qui est cachée dans Jésus-Christ.
L’agneau pascal dans lequel se trouve toute la promesse de Dieu c’est Jésus-Christ mort et ressuscité !
En effet, la Bible dit “leurs yeux s’ouvrirent” alors que dans la célébration “en mémoire de”, selon Luc, ils ne comprirent pas que c’était le Christ. En célébrant ainsi la Pâque, il s’agit maintenant de discerner Jésus qui est là au travers de son sang et de sa chair
– 1 Corinthiens 11 :30: “Car celui qui mange et boit, sans discerner le corps, mange et boit un jugement contre lui-même. C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup d’infirmes et de malades, et que plusieurs sont morts.”
Loin de provoquer l’infirmité ou la mort, la chair et le sang de Jésus donnent la vie à tous ceux qui en ont besoin. Sur le chemin d’Emmaüs, ceux qui ont discerné Christ ont été guéris de leur aveuglement.
Aujourd’hui encore, en discernant Christ, nous sommes guéris de nos infirmités et préservés de la mort. Il y a donc un avantage supérieur à prendre la Sainte Cène en discernant Christ, vivant !